23.12.15
en novembre {2015}
La fin du mois de décembre arrive et je n'ai pas pris le temps d'évoquer les lectures et films de novembre. Un mois qui s'est arrêté brutalement le vendredi 13 et qui nous a tous laissés sous le choc et dans un drôle d'état les jours suivants avec le sentiment très fort d'un avant et d'un après et que l'après ne pourrait plus être aussi léger et insouciant. Et au fil des jours, même si les attentats étaient de toutes les conversations, on a recommencé à rire, à sortir, à vivre comme avant, comme si ça ne pouvait pas recommencer au coin de la rue, au cinéma, dans le métro…
Au moment des attentats, j'avais tout juste entamé Americanah (de Chimamanda Ngozi Adiche) cadeau de Raphaële pour mon anniversaire. Un roman génial dont m'avait aussi parlé avec passion une libraire de Bruxelles il y a quelques mois. L'héroïne d'Americanah est une jeune nigeriane, intelligente, drôle, indépendante, jolie, libérée. Elle vit un bel et grand amour avec Obinze. Puis, elle part vivre aux États-Unis où se passe l'essentiel du récit. Après des débuts douloureux et difficiles, elle devient l'auteure d'un blog à succès, noue une relation amoureuse et de belles amitiés avant de repartir, treize ans plus tard, pour son pays d'origine. Un roman passionnant qui propose une réflexion subtile sur la femme noire, et plus précisément sur la femme noire africaine aux Etats-Unis (que l'auteure distingue de la femme afro-américaine) dans un pays de Blancs. Un livre génial, à la fois roman d'amour, politique et une vraie héroïne, intelligente et subtile, mais qui n'est pas infaillible non plus. La très belle écriture de l'auteure participe bien sûr au plaisir de dévorer cet épais roman. J'ai maintenant très envie de lire L'autre moitié du soleil dont j'ai également entendu dire le plus grand bien. Un portrait de son auteure dans Le Monde à lire par là.
Sur les conseils de Raphaël, le libraire du Détour, à Granville et fou de littérature américaine, j'ai lu Les Privilèges, de Jonathan Dee. Le roman s'ouvre sur le mariage d'un tout jeune couple, Cynthia et Adam. Deux jeunes gens beaux, sûrs d'eux qui suscitent envie et admiration. On attend la chute, mais non, c'est leur ascension sans fin que nous décrit l'auteur. L'amour qu'ils ont l'un pour l'autre jamais ne déclinera et constituera le socle de leur réussite sociale. On suit, fascinés, cette ascension vertigineuse dont ils n'auront jamais douté qu'elle arrivera. Ils atteignent un niveau de richesse à peine imaginable. Ils redistribuent une partie de leur fortune en créant fondations et associations, qui occupent Cynthia à temps complet. L'amour qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et pour leurs enfants nous les rend supportables, car sinon, c'est avec une certaine stupeur que l'on regarde vivre cette femme, qui jamais ne regarde en arrière et affronte chaque difficulté de la vie avec un pragmatisme et un sens de l'efficacité stupéfiants. Son mari, Adam, dont chaque pas semble guidé par l'amour sans faille qu'il éprouve pour sa femme, constitue un spectacle tout aussi étonnant. Une critique intéressante à lire sur Le Monde, par ICI.
Au cinéma, j'ai beaucoup apprécié My skinny sister, un film suédois qui aborde le thème de l'anorexie avec intelligence et subtilité. Un film qui parvient à être pédagogique et explique très bien les ressorts de la maladie sans être dans la démonstration. La maladie qui ronge et détruit Katja, une adolescente de 16 ans, est abordée par le biais du regard de sa jeune sœur, Stella 13 ans, rondelette, vive, mélange de naïveté et de maturité. J'ai beaucoup aimé aussi Les Cowboys qui décrit la quête obsessionnelle d'un père pour retrouver sa fille partie avec le jeune islamiste dont elle est tombée amoureuse. Un sujet douloureusement d'actualité mais dont l'action débute pourtant au début des années 90. Francois Damien et le jeune Finnegan Oldfield sont épatants.
Pour rester dans la quête La vie très privée de Mr Sim, m'a beaucoup plu aussi. Un road-movie psychologique avec le génial Jean-Pierre Bacri. C'est drôle, touchant et plein de fantaisie aussi.
Enfin, The Big Short : le casse du siècle est un film génial qui réussit l'exploit de rendre passionnante et un peu moins obscure la crise financière liée à la bulle immobilière dans les années 2000. Un casting impressionnant (Ryan Gosling, Brad Pitt, Steve Farell, Christian Bale…), une mise en scène et un montage hyper dynamique, beaucoup d'humour.
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J'admire ta manière de décrire les romans et les films, elle suscite toujours chez moi une envie folle et pressante de tout engloutir dans la minute!
RépondreSupprimermerci, c'est un compliment qui me va droit au cœur!! je suis ravie si mon enthousiasme pour les livres et films que j'ai aimés est communicatif!
SupprimerJe partage tout à fait le commentaire précédent. Merci de donner envie! Joyeuses fêtes!!
RépondreSupprimerMerci Anne!! Joyeux Noël aussi à toi et à ta famille!
SupprimerSuper de la littérature américaine, je file chez Barnes and Noble demain. Bonne fin d année à Göteborg. CélinDC
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