Je vais passer vite sur le mois de septembre. Pas de souvenir de lecture marquante mais un film qui m'a emballée et m'a donné envie de repartir sur le champ pour l'Ouest américain : Comancheria, de David Mackenzie. Le réalisateur est britannique et porte un regard à la fois émerveillé sur les somptueux paysages américains mais critique sur une société (le port d'armes, la violence des banques à l'encontre du peuple et des cow boys, violence qui succède à celle dont ont été victimes les Indiens… : il montre comment ce pays s'est construit et continue de se construire sur une violence, d'un autre ordre, mais tout aussi terrible). J'ai aimé que le film oscille entre plusieurs genres dont le réalisateur maîtrise parfaitement les codes : le western, le film de braquage, le thriller mais aussi la comédie. J'ai apprécié l'absence totale de manichéisme : deux flics à la poursuite de deux frères, mais pas de méchants dans l'histoire. Les deux Texas rangers m'ont d'ailleurs énormément fait penser à Walt Longmire et son meilleur ami indien, Henri. Même complicité, même humour, même charme… Le scénariste a forcément lu les romans de Craig Johnson!
J'ai été touchée par Brooklyn Village, film indépendant américain qui raconte l'amitié de deux garçons mise à mal par les relations tendues entre leurs parents. Là encore, pas de manichéisme et beaucoup de finesse et de sensibilité.
Le cinéma français nous a offert deux superbes films, Divines et Nocturama qui m'ont énormément plu. Ils me semblent avoir en commun, dans un style très différent, d'exprimer une réaction de la jeunesse face à une société de plus en plus inégalitaire qui exclut et laisse sur le carreau. Dans Divines, c'est une révolte individuelle et presque instinctive, dans Nocturama, elle est collective et préparée.
Le gros choc du mois de septembre aura été théâtral avec Ça ira, fin de Louis, de Joël Pommerat. Une pièce magistrale de 4h30, passionnante, vivante, enthousiasmante que Pommerat a écrite (quelle écriture!) et mise en scène. Une pièce sur la Révolution française et les Etats Généraux tout autant que sur notre situation politique actuelle. On est plongés (beaucoup de comédiens sont dans la salle parmi les spectateurs) dans des joutes oratoires brillantes qui mettent en lumière la complexité des débats. On peut être d'accord avec un personnage et adhérer au discours du suivant qui est pourtant sur une autre ligne… Il fait naître des émotions fortes en s'adressant aux citoyens que nous sommes. La suite se prépare… {Ça ira tourne encore… par exemple, cette semaine à Rouen, en mai à Foix…}
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