et pourquoi pas demain

1.9.16

des livres dans le sac à dos #1






… Presque 5 semaines en Inde et des sacs à dos biens chargés en romans. J'ai commencé par Molosses de Craig Johnson et c'est avec un plaisir fou que j'ai retrouvé le shérif Walt Longmire dont j'avais lu une première aventure, Little Bird, l'an dernier. Quand je l'ai quitté, il sortait doucement de sa dépression (suite à la mort de sa femme), grâce au soutien sans faille d'Henri, son meilleur ami, un Indien intello et au sourire de Vic, sa jolie et ultra-compétente adjointe. Dans ce deuxième livre, l'intrigue policière intervient tardivement mais cela n'a aucun importance car ce n'est pas ce qui m'importe le plus dans cette série. Celui qui m'intéresse, c'est Walt Longmire. Comme toutes les femmes qui l'approchent, je suis tombée sous le charme de ce shérif, d'1,95 m, 100 kilos, la soixantaine, intelligent, sensible, courageux et terriblement drôle. Ce livre m'a fait énormément rire sans jamais tomber dans la parodie et en restant un roman de genre et c'est là un point commun avec Lonesome Dove, mon énorme coup de cœur de l'été dernier. J'adore sa relation avec Vic, une flic à la fois féminine et brut de décoffrage, jurant comme un charretier, drôle et indépendante, pleine de courage. Ces deux-là sont amoureux mais Walt n'assume pas cette relation avec une fille plus jeune, qui est aussi la sœur du futur mari de sa fille… J'adore la tendresse planquée, par pudeur,  derrière la rudesse et les vannes. Il y a aussi le Basque, pour lequel l'auteur abandonne l'humour pour construire un personnage plus torturé, jeune père de famille traumatisé par l'agression dont il a été victime lors d'une précédente aventure. La belle amitié qui unit Walt et Henri me touche et m'émeut. J'aime que l'auteur accorde beaucoup de soin à ses personnages secondaires : la serveuse préférée de Walt, les médecins… Bref, je suis complètement conquise et je savoure déjà le plaisir de me plonger (pas trop vite) dans une nouvelle aventure du shérif Longmire. Ses aventures ont d'abord été publiées chez Gallmeister, et on les trouve maintenant chez Points.

J'ai enchaîné avec un roman beaucoup moins léger et vraiment magnifique, Dans le silence du vent de Louise Erdrich. Fin des années 1980. Joe, 13 ans, vit une fin d'enfance heureuse avec ses parents aimants dans une réserve indienne du Dakota du Nord. Jusqu'au jour où sa mère est sauvagement violée. Elle échappe de peu à la mort. L'enquête n'avance pas. Géraldine s'enfonce dans la dépression et le silence. Joe ne comprend pas pourquoi sa mère ne dénonce pas le coupable. Il s'éloigne du foyer et s'évade des journées durant en vélo avec ses trois meilleurs amis. Ensemble, ils décident de chercher l'auteur du crime. Ce livre est d'abord un roman d'apprentissage, celui d'un ado qui quitte brutalement le monde de l'enfance. Un livre sur l'amitié aussi, sur la naissance du désir, et sur la quête de la justice. Plus original, c'est un très beau -et instructif- roman sur les conditions de vie des Indiens dans les réserves américaines, sur leur misère, sur leurs droits bafoués, sans jamais être misérabiliste. L'auteure a elle même grandi dans une réserve du Dakota du Nord et ses parents travaillaient au Bureau des affaires indiennes (comme Géraldine, la maman de Joe). Le livre a été récompensé par le National Book Award et élu meilleur livre de l'année 2012 par les libraires américains. Un très très beau livre.

J'ai poursuivi mes lectures américaines avec Pottsville 1280 habitants, "première traduction intégrale du plus célèbre roman de Jim Thompson, un classique incontournable" nous apprend la quatrième de couverture. Et voilà un roman qui m'a laissé complètement indifférente. Un héros cynique, une histoire qui ne m'a pas intéressée, un humour qui ne m'a pas touchée. Noah et Yann ont  aimé et beaucoup ri… et se marraient plusieurs jours après en répétant la phrase fétiche de NickCorey,  "Je ne suis pas sûr d'être d'accord avec toi. Enfin, je dis pas que t'as tort, mais je dis pas que t'as raison non plus"qui moi me laisse carrément de marbre.

(la suite des lectures de l'été ce week-end)

Little Bird, de Craig Johnson (premier de la série), Ed. Gallmeister + Points
Molosses, de Craig Johnson, Ed. Gallmeister + Points
Dans le silence du vent, de Louise Erdrich (Le Livre de Poche), 2012, 7,90€
Pottsville, 1280 habitants, de Jim Thompson, Rivages/noir, 1964, 8€

2 commentaires:

  1. Merci ! Je note toujours précieusement tes conseils de lecture toujours emmenée par tes choix.

    RépondreSupprimer
  2. Vous n'êtes pas encore passés à la liseuse pour alléger les sacs à dos? Je note "le silence du vent", tu m'as donné très envie de le lire!

    RépondreSupprimer