et pourquoi pas demain

29.9.15

en juillet & août {2015}


Venice Beach- Los Angeles- juillet 2015




une rubrique mensuelle/trois mois de retard/comment ne pas écrire dix pages/je commence par faire l'impasse sur juin, tant pis.
Alors début juillet à paris c'était des journée au travail mais des enfants en vacances et une semaine en amoureux, puis une en solo. Le 19, nous nous sommes envolés tous les cinq pour Los Angeles où nous avions trouvé un échange de maison in-extremis (au bord de la mer, parfait). Pour voir le clip tourné par yann, c'est par ICI. Puis nous avons pris la route pendant trois semaines, traversé 5 États, parcouru plus de 7000 kilomètres, campé, dormi dans des motels, croisé des cow-boys, savouré des hamburgers, fait griller des saucisses, vu des paysages à couper le souffle avant de passer une petite semaine à San Francisco (échange d'appart trouvé aussi à la dernière minute). Cinq semaines inoubliables. Dire qu'il a fallu que j'attende la quarantaine pour avoir envie de découvrir l'Ouest américain. Je ne rêve que d'y retourner.
Sous la tente et dans la voiture, j'ai commencé par me plonger dans Lonesome Dove, de Larry McMurtry, ma découverte de l'été. Un western, un vrai de vrai, avec deux héros ultra attachants, de vieux cow-boys vieillissants qui fonctionnent comme un vieux couple : Augustus, fainéant, bavard comme une pie, philosophe et psychologue sur les bords, contemplatif, jouisseur, amateur de bonne bouffe + son compère, le taciturne, introverti, pessimiste et rugueux Call. Dans l'histoire, il y a aussi un jeune cow-boy qui fait son grand retour, une jeune prostituée d'une beauté folle, un cuistot mexicain muet, un très méchant bonhomme. L'auteur joue avec les codes du genre, ajoute beaucoup d'humour, et mine de rien, nous laisse entrevoir pas mal de choses du quotidien des pionniers, du statut de la femme, du rapport à la mort, des conditions de vie des enfants. Une vie cauchemardesque. Évidemment lire ce roman sur les routes de l'Ouest a sans doute contribué à ce gros coup de cœur pour ce livre (qui a quand même été élu prix Pulitzer). En revanche, hum grosse frustration à la dernière page quand j'ai compris, alors que le suspens était à son comble, qu'il y avait un deuxième tome… Yann me l'a offert à la rentrée mais il est en train de le lire.
J'ai poursuivi sur ma lancée américaine avec Jours tranquilles, brèves rencontres d'Eve Babitz. Née en 1943 à Hollywood, elle a grandi et vit toujours à Los Angeles, ville dont elle est totalement amoureuse. Égérie de la scène artistique californienne dans les années 1960 et 1970, elle a côtoyé toutes les stars de l'époque, écumé les fêtes les plus folles, eu beaucoup d'amants. C'est le Los Angeles de cet âge d'or d'Hollywood qu'elle nous raconte dans ce recueil de textes. Elle assume totalement sa fascination pour ce milieu et elle nous le décrit avec recul, distance, intelligence, talent et humour. Il y est question d'un week-end raté et totalement vide dans  une maison de Palm Spring, d'une virée à Bakersfield avec un admirateur originaire de cette banlieue à deux heures de route de Los Angeles… On croise des acteurs, des publicitaires, des mannequins. Il y a de l'alcool, de la drogue, du sexe, de la séduction, de l'argent et un culte pour la beauté. L'écriture d'Eve Babitz est magnifique et son livre vaut tous les guides de voyage sur Los Angeles. Un beau portrait à lire ICI (article de Society).
Enfin, un peu de littérature française avec Naissance d'un pont de Maylis de Kerangal, mais un lien fort avec les États-Unis puisque l'auteure situe l'action de son roman dans une ville fictive de Californie. J'avoue avoir été très gênée au début par une écriture trop alambiquée et complexe. J'ai du mal avec l'idée de devoir relire cinq fois une phrase et de ne toujours pas comprendre ce que l'auteur veut exprimer. Et puis, j'ai continué à lire sans trop me poser de question et en acceptant de me laisser bercer par la poésie de sa langue. Et finalement, ce qui m'a plu dans ce livre c'est son aspect social abordé par le biais d'histoires humaines fortes. Les romans "sociaux" contemporains sont bien rares et l'évocation de ces ouvriers crevant de faim prêts et venus de très loin pour travailler et gagner un maigre salaire est poignante. J'aime beaucoup cette critique (ICI) lue dans Les Inrocks.

*Lonesome Dove, deLarry McMurtry, collec. Totem, éd. Gallmeister, 11, 20€ (tome 2 : tout pareil : prix, éditeur etc…)
*Jours tranquilles, Brèves rencontres, d'Eve Babitz, collec Totem, ed. Gallmeister, 11€
*Naissance d'un pont, de Maylis de Kerangal, en Folio (7, 5 €) ou chez Verticales pour l'édition brochée (19, 20€)

4 commentaires:

  1. L'Ouest américain reste mon plus beau souvenir de voyage. J'avais 30 ans. On avait passé quelques jours à San Francisco puis parcouru 8000 miles à travers les parcs. C'était véritablement magique!

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  2. De bons souvenirs pour moi aussi... Chaque voyage aux Etats-Unis m'a donné une nouvelle force.
    Envie de rire. Tout comme toi j'ai été très frustrée à la fin du 1er tome de Lonesome Dove. Cela m'a même énervée...c'est pas trop mon truc ces histoires qui se poursuivent sur plusieurs tomes.

    Naissance d'un pont je l'ai trouvé bon mais Réparer les vivants du même auteur FABULEUX.
    Le coeur qui bat. Te le conseille de tout coeur :)

    Bon week-end !

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  3. J'ai beaucoup aimé le Babitz.
    Bisou.

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  4. Heureuse d'avoir de tes nouvelles avec ces messages, j'avoue ma frustration des dernières semaines mais admire tout de même le fait que tu arrives encore à continuer ton blog!!!
    Merci pour ces news, nous ces jours-ci c'était Croatie et en octobre loin des touristes, c'est superbe!

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