et pourquoi pas demain

7.4.13

jusqu'au dernier & 13 heures



Merci à Christine & Bruno, amis de longue date et futur mariés d'août, qui au cours d'un mémorable repas de fruits de mer à Rennes, le mois dernier, nous ont parlé des polars de Deon Meyer. Je suis repartie avec Jusqu'au dernier sous le bras. Géniale découverte. Voilà un polar qui allie tout ce que j'aime : une vraie écriture, une histoire qui tient la route, un suspens d'enfer, des héros qui ont une épaisseur psychologique et une vie -compliquée- à côté de leur boulot, et un contexte social ou historique qui nous rend un peu plus cultivé à la fin du livre.
Une écriture donc : (les premières lignes du roman) : "Dans le silence du dernier après-midi de l'année, il pensait à la mort. Mécaniquement, ses mains fourbissaient son pistolet de service, un Z88. Il était assis au salon, penché en avant dans son fauteuil, toutes les pièces de son arme posées sur la table basse, entre des chiffons, des brosses et une burette à huile. Dans le cendrier, une cigarette expédiait de longues et maigres volutes au plafond. Au-dessus de lui, à la fenêtre, une abeille se tapait dans la vitre avec une régularité monotone et irritante : elle voulait rejoindre la chaleur de l'après-midi au-dehors, là ou soufflait un léger vent de sud-est." Ce gars là sait écrire et poser une ambiance.
Une histoire qui tient la route : un meurtre au début du chapitre 5. Une balle entre les deux yeux, une dans la poitrine. La victime est le client d'un hôtel. Chapitre 13, deuxième meurtre. Un créateur de bijoux, célibataire, assassiné dans sa voiture. Même mode opératoire. Deux meurtres qui sont le début d'une série. Sauf que les victimes n'ont apparemment aucun lien entre elles. Le rythme des meurtres s'accélère… Et le suspens aussi.
Des héros qui ont une épaisseur psychologique : Matt Joubert, veuf et déprimé depuis le meurtre de sa femme. Il mange gras, fume et boit trop. Attiré par la très jeune fille de son voisin, séduit par la psychologue que son nouveau chef l'oblige à consulter. Un homme perdu, qui, au début du roman s'éveille à nouveau à la vie, sort la tête d'un long tunnel… Il aide son collègue et ami Benny Griessel, alcoolique. Bref, deux flics abîmés par un travail éprouvant, paumés affectivement.
Le contexte social : celui de l'après-Apartheid, de la construction de la nouvelle Afrique du Sud, des quotas de Noirs et de Blancs, des Métis qui ne trouvent pas leur place, du racisme toujours présent, des tensions… Parallèlement, une affaire de braquages de banques, sans violence, nous en apprend aussi sur les petites gens arnaqués par les banques.
Un vrai bon polar donc.


Une fois terminé, j'ai acheté 13 heures. Et là, encore plus fou, je n'ai pas pu le lâcher… même quand je ne le lisais pas je l'avais dans la tête. Un suspens incroyable… Le roman s'ouvre sur une scène terrible : une jeune fille est poursuivie par une bande de jeunes hommes. Ils ont égorgé sa meilleure amie et cherchent à l'attraper. Elle est épuisée, ils se rapprochent, elle leur échappe… pour combien de temps…? On a le ventre noué. Cette poursuite nous tient donc en haleine et on a un peu de mal à s'intéresser au meurtre d'un directeur de label de disques… L'auteur joue avec nos nerfs, nous lâchant en plein milieu d'une scène d'un suspens insoutenable pour nous embarquer dans une autre histoire.
Mat Joubert apparaît brièvement mais le héros ici c'est Benny  Griessel, qu'on est bien content de retrouver et de mieux connaître. Et il est important de lire d'abord Jusqu'au dernier, car il y une évolution dans l'histoire de cet attachant héros entre les deux livres.
Je crois que je n'en ai pas fini avec Deon Meyer…!

3 commentaires:

  1. je commence à 11h, j'ai le temps de passer chez le libraire !!!! trop bien ! et merci pour tes coup de cœur !! bisejolie **

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  2. Je n'aime pas trop les polars, mais j'avoue que ton enthousiasme est très contagieux!

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  3. j'ai jusqu'au dernier dans ma bibli depuis des années sans l'avoir ouvert... je le glisse dans mon sac ce soir ;-)

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